One week with the Bee

Quelques remarques après la première semaine d’utilisation de la FireBee…

Du point de vue matériel

Superbe travail : bien pensé et réalisé. On penserait que la batterie est superflue mais, outre la sauvegarde de la RAM permanente et de l’horloge, elle sert aussi en cas de coupure intempestive du courant. Une sorte d’onduleur, pour ne pas corrompre les données sur les disques lorsqu’ils sont en cours d’écriture.
Il m’est arrivé de l’allumer sans mettre l’alimentation du transformateur (qui sert en journée à un disque dur externe) : après 30 minutes, écran noir, la FireBee qui a éteint sa LED bleue. Panique soudaine, ai-je endommagé le précieux ? Que nenni, après quelques secondes, la compréhension arrive. On rebranche, et tout redémarre. A noter qu’un son entre ronronnement et grésillement peut s’entendre lors du rechargement, avec dégagement de chaleur.

Toujours côté alimentation, le bouton marche/reset/arrêt est assez bien accessible, un peu trop même, c’est très facilement qu’on le touche lorsqu’on manipule ou déménage l’ordinateur (pour l’amener par exemple à une AmigaBouffe). Attention donc lorsque vous embarquez la bestiole ; le paquet ne doit pas serrer.

Du fait de l’épaisseur du boîtier aluminium, le câble RJ11 est un peu difficile à retirer. On y arrive avec dextérité et par le dessous. C’est que ce câble est d’origine et a plus de 25 ans, comme le clavier du MegaST. Si l’on adopte très facilement une souris USB, avec la rapidité de son déplacement, et que l’on vire la souris Atari pour sa lourdeur et lenteur, c’est assez difficile de se passer du clavier Atari. Question de réflexe et positions de touches, surtout avec l’éditeur du GFA Basic.

Question USB, insérer une clef à chaud est possible, mais bloquant (au moins sous MiNT). Le clavier répond, mais plus les souris. Il faut l’insérer avant le démarrage pour qu’elle soit bien reconnue, et on peut la retirer et la rebrancher en cours de route sans problème ensuite.

Côté lecteur de SD card, je n’ai pas encore réussi à en faire lire une, mais j’ai fait ça sans sérieux. Très possible que cela fonctionne, mais il faut que j’achète une SD card au lieu de l’emprunter et cherche le mode d’emploi.

VGA ou DVI ? Préférez de loin le DVI. J’ai pu essayer le VGA avec un convertisseur mais le résultat est pourrave sur un écran LCD. Pas de parasites que certains ont pu le rencontrer, apparemment c’est nickel à ce niveau. Mais le nouveau moniteur HP 2211x acheté pour l’occasion zoome très mal l’entrée VGA, alors que c’est parfait en DVI. Pour les moniteurs, préférez aussi les 4:3 plutôt que les 16:9, la résolution native du HP est de 1920*1080, mais sa plage de fréquence n’est pas assez tolérante pour la FireBee. Je peux faire du 1400*1050 mais c’est assez écrasé. Pour l’instant, c’est du 1366*768, en attendant que je puisse bricoler une résolution de 1440*900.
La détection de la résolution idéale du moniteur par la FireBee est une bonne idée, mais elle empêche de migrer facilement d’un moniteur à l’autre. Du Sony SDM 19″ 4:3 au HP 2211x, j’ai eu des difficultés pour l’affichage. Ecrans noirs sur écrans noirs. Résolu en accédant au FireTOS (option 3 au démarrage) sans MiNT, sur le Sony, puis en allant dans le fichier xa_video.cnf et commentant la ligne video. On retourne alors au mode 640*480 de base et accepté par tous les moniteurs. C’est assez bizarre de retrouver sur le bureau « de base », mais avez un formulaire de choix de résolutions assez étendues, dont ceux Atari d’origine avec le monochrome, 2 et 16 couleurs.
Un formulaire existe sous MiNT pour choisir et surtout tester la résolution avant de valider et redémarrer. Assez jouissif, quoique la liste des résolutions proposées est une peu fouillie (sur la taille de la liste, on aimerait un tri). Contrairement à ce que j’ai dit dans un billet précédent, le mode TC32 est bien présent. La « rapidité » est la même qu’en TC16. Le mode 256c n’est pas vraiment utilisable car les icônes apparaissent comme des carrés noirs : il y a peut-être à configurer dans xaaes.cnf

Pour l’Ethernet, on branche et ça marche direct. Merci le DHCP sous MiNT. Le défaut est que l’on ne connaît plus l’adresse IP (sans doute rechercher via un terminal). Netsurf et les produits Draconis marchent d’emblée. Mais pour les clients qui fonctionnent avec STinG, il y a une manipulation à faire. Gluetick est à chercher en dernière version et installer dans le mint.cfg avec « exec /chemin/gluetik.prg –force » (merci JFL). Car figurez-vous que STinG est déjà intégré au FireTOS ! Le cookie STiK existe, et il sert au FireTOS (sans MiNT) pour faire du net. L’on configure alors l’IP via le CPX du FireTOS. L’on doit donc utiliser l’option « –force » pour oublier la couche STinG déjà présente et que Gluestik traduise les appels pour la couche MiNTNet.

A préciser : certains composants ne sont pas encore intégrés dans le FPGA (le DSP en particulier), certaines choses pas encore finalisées (port PS/2, port ASCI, le SCSI aussi ?), mais le nombre de ports déjà fonctionnels rend cette version « alpha » très bien utilisable.

Des années de travail pour l’équipe Atari ColdFire. Sans fanfaronnade ni annonce grandiloquente. Du discret sérieux qui force le respect. Grand merci à eux.

Du point de vue logiciel

L’on penserait qu’avec la puissance du ColdFire, l’on aurait un affichage surper-rapide. Ce n’est pas aussi simple. Je déteste comparer les tailles de verges et les calibres de melons, parce que ça ne sert qu’à flatter les egos et à dénigrer la concurence. C’est typiquement masculin et je suis heureux de faire partie des déviants. Mais si vous voulez une idée, niveau affichage, on a l’impression d’avoir un Falcon+CT2. Le mode TC16 est confortable et relativement rapide pour ceux qui n’ont connu que le Falcon de base. Et ceci avec des résolutions assez grandes. Je ne vois pas trop de différence entre TC16 et TC32 bien qu’il y ait deux fois plus de bits à transférer. Ceux qui possèdent une carte graphique PC dans leur Atari seront déçus. Mais justement, il n’y a pas de carte graphique. Et avec un fond de panier plus une carte ATI Radeon… Cherchez sur le net, ça se fait, pour l’instant en essais.
Il semble qu’il y ait par ailleurs quelques bogues dans le Videl ou la VDI du FireTOS. A corriger et optimiser. Car ce qui est cool, c’est que le TOS et le FPGA peuvent être reflashés, donc le matériel peut être amélioré sans changer de machine.

Niveau puissance intellectuelle de calcul, alors là, c’est le jackpot. Le source de DGEM est compilé en 7-8 secondes, alors qu’il fallait 4-5 minutes sur le MegaST. Et on est ici en émulation 68K. Si les programmes sont compilés (et non pas uniquement patchés) pour le ColdFire, alors ça dépote bien.

Le navigateur internet NetSurf n’est pas encore assez stable, mais son existence et portage est déjà une performance. Sans rapport, MiNT et XaAES deviennent très utilisables et on y prend goût. Pour quelqu’un qui préférait plus MagiC, c’est un signe. Défaut du ColdFire, pas de PMMU, donc pas de mode mémoire protégée. Dommage, car j’avais travaillé mes logiciels pour, mais Aranym à côté peut être lancé pour tester et rendre propre les logiciels. Pour les MiNT hardcore users, il faudra compléter l’installation. Le disque D est peut-être là pour personnaliser la pré-installation et faire une partition mint ext2.

Je n’ai pas eu le temps de tester beaucoup de logiciels. Etant focalisé sur les miens, qu’il faut pour la plupart recompiler à cause de petits détails (qui peuvent générer un crash de l’appli), je constate que la compatibilité semble assez bonne. Il faut être GEM et propre. J’ai eu à faire à ce genre de migration avec l’arrivée de MagiC Atari, puis de la carte Eclipse+ATI Rage IIc.
Il faudrait quelqu’un se dévoue pour faire une tonne de tests, faire le tri dans les logiciels déjà présents, je n’ai pas malheureusement pas le temps.

Pour finir ce billet…

C’est toujours en « alpha » donc non exempt de bogues connus ou à découvrir. Mais je n’ose imaginer la qualité de la « final edition » lorsqu’on voit l’excellence que je contaste en face de moi.

Pour ce qui est du prix : cela vaut très largement les 750 Euros (HT) déboursés. Si l’on a dépensé tout son budget en Falcon + CT60 + CTPCI + carte PC + etc, je comprends que cela paraisse élevé. Il faut aussi avoir le temps de l’utiliser. La FireBee est trop rare pour la laisser trainer dans un tiroir ou faire doublon avec un Falcon surbidouillé.
C’est cool parce que ce n’est heureusement pas mon cas XD