Cyber-blablas...
1) Indisponibilités...
Pour l'instant, mon Portfolio est mis à contribution et, finalement, il n'est pas si obsolète que certains maniaques du Psion veulent faire croire. Il faudra que je m'achète une cartouche de sauvegarde pour pouvoir l'utiliser plus à fond. Un petit tour sur Internet m'a fait prendre conscience du nombre de programmes dispos... Comme quoi, ça ne vaut pas la peine d'avoir la machine dernier cri. C'est ce qu'on en fait après qui importe, plus encore ce que l'on y met comme logiciels, données personnelles, les programmes que le copain nous a bricolé avec passion...
Ce que j'ai toujours aimé sur Atari (et continuerai d'aimer :), outre
la facilité de programmation de ces machines, c'est le fait de
connaître (plus ou moins) les principaux acteurs de ce petit monde.
Dave Small (l'illustre bidouilleur qui transformait les ST en Mac+) a
comparé dans un article paru dans feu ST Mag les différents
univers PC Mac et Atari : le nôtre est une sorte de petit
village où il est facile de se faire un nom en écrivant un
logiciel, en éditant un fanzine, bref en participant activement
à la vie de la comunauté.
Ce qu'il faudrait rajouter
(hormis le fait de l'apparition de l'univers Linux, auquel nous pouvons
également participer), c'est le fait qu'il faut impérativement faire quelque chose. On n'a rien sans rien, ou plus
vulgairement : "on sort les doigts du cul et on se remue lesfesses
pour aller bosser".
Il est clair qu'aujourd'hui, notre petit monde ne peut plus exister avec 95% d'utilisateurs passifs comme sur PC. Je suis devenu acteur avec les moyens dont je disposais. Si la programmation n'avait pas été mon fort, j'aurai fait de la musique, du HTML, de la PAO... N'importe quoi pour affirmer mon appartenance à ce petit monde.
2) Un village de fous
Certes, si je dois vivre de l'informatique, il faut que je passe sous Zin.
Ses arguments se tiennent souvent. Mais il oublie que si j'allume mon Atari
tous les matins (ou mon Portfolio ces temps-ci), c'est par passion. Et une
passion ne se commande pas.
Je n'ai pas choisi Atari : c'est mon
frère, avide de chaque nouveautés, qui me l'a fait acheter.
Je ne l'ai pas changé contre un PC par manque de moyens. Mon
MégaST convenait parfaitement à mes besoins et était
agréable à utiliser. Et quand j'ai eu les moyens : ce ne
fut pas un pentioum mais un Falcon. Pourquoi ? Je n'en sais pas grand
chose moi-même. Peut-être continuer l'aventure Atari.
J'ai eu l'occasion de connaître une ribambelle d'ordinateurs dits
"familiaux" : j'ai commencé l'info avec un TI99 (que je garde
toujours, prêt à fonctionner), j'ai touché de l'Oric,
de l'Amstrad, de l'Amiga, du Mac, du PC (sauf de l'Archimedes, à mon
grand regret). Au niveau utilisation, et quand j'avais la
possibilité et les capacités, au niveau programmation.
Je n'ai trouvé pas bécane mieux fichue que les ST. Je suis
sûr qu'il y a mieux quelque part, je connais également les
défauts des Ataris...
J'ai donc commandé mon Falcon, sous les reproches et les railleries de mon beauf ("quel plouc ! acheter ça alors que tu as un pentium 100 fois plus puissant pour le même prix !"). Je ne me fatigue plus à lui répondre : il sait qu'il a raison, et moi que j'ai mes raisons qu'il ne comprendra jamais. Je me console en le regardant pester contre sa machine qui ne veut pas se configurer comme il faut, acheter tous les 6 mois une nouvelle carte mère qui ne marche pas comme il faudrait... C'est que monsieur a voulu rester dans la course et être moderne. Il paye donc (et fort cher) pour être au top. C'est que l'informatique moderne n'est pas un domaine où les utilisateurs font la loi. Ce sont les vendeurs qui ont le pouvoir.
Je suis un fou, quelqu'un qui n'agit pas comme la majorité des gens
devrait agir. Je vis donc dans un village de fous, qui se dipustent avec du
poisson pas frais, qui se réjouissent d'une nouvelle naissance d'un
logiciel, font parfois quelques réunions autours d'un joli rapace...
Mais qui jouerai le rôle du chef, du druide (du barde ;-) ? Un semblant
d'organisation permettrai la pérénité de tout le
village, à moins que l'esprit qui nous anime soit emprunt d'une dose
d'anarchisme... Je n'en sais pas trop.
C'est vrai que le
côté underground de l'univers Atari me séduit. En tout
cas, des règles non coercitives comme la future Charte de
programmation sous TOS permettront d'envisager un avenir serein et de faire
la fête souvent autour d'un sanglier rôti (prière de baillonner le barde ;-).
3) La loi du marché
Ce ne sont pas des informaticiens qui ont pris le contrôle du marché, mais comme ailleurs des commerciaux. A la question billou programme-t-il ou vend-il, vous répondez quoi ?
Et dans le commerce, tous les coups sont permis, pourvu qu'il y ai vente.
J'ai eu à faire à un commercial d'une boîte
informatique... J'ai refusé d'entrer dans son jeu de mensonges,
d'insinuations, de menaces parfois... ça m'a coûté un
possible job, vu que j'ai refusé ses propositions. Il ne faut jamais
avoir de principes face à ces gens. On doit virer les scrupules,
embellir la vérité, frôlant de peu le mensonge, et pas
besoin de connaître son sujet : suffit de balancer du vocabulaire
informatique compliqué à souhait pour désorienter le
client et lui faire signer n'importe quoi.
Dégoûtant.
"Vendre" n'implique pas de "vendre sa conscience morale", mais c'est
pourtant ce qui se passe.
Et quand vous déclarez être un Atariste... Le commercial n'a aucune perspective de vente à votre propos. Il perdra son temps pour rien au lieu de vendre à des débutants en info le dernier matériel dernier cri qu'il n'utuliseront qu'à 10% des capacités.
La marginalité est donc le lot quotidien de l'Atariste. La solitude vient ensuite, si l'on ne connaît personne dans ce même cas. Faire partager sa passion est donc un acte nécessaire si l'on ne veut pas vivre son petit "trip" seul, et tomber finalement dans la vraie folie : la déconnexion totale au monde qui nous entoure.
Donc Internet, courrier, réunions, Coding Party... Et ce n'est pas forcément uniquement vers des Ataristes à qui on doit se tourner, il faut, en tant que personne intelligente connaître le monde qui nous entoure : on appelle cela Culture. Linux Amiga voire même PC peuvent être manipulés sans honte aucune, pourvu qu'on garde notre esprit critique. On restera donc au "top" tout en gardant notre intégrité.
Des rencontres peuvent être bénéfiques avec des codeurs PC (des vrais, pas des lamerz comme mon beauf), des examens de sources Linux peuvent être récupérés et venir combler notre logithèque atarienne, de nouveaux concepts ou idées de logiciels peuvent germer rien qu'en explorant d'autres systèmes...
4) La dérive sectaire
Et là ; on ne vous considèrerait plus comme un démodé, mais comme une personne compétente, utile et qui a choisi un ordinateur qui doit être à sa mesure, c'est à dire finalement pas si dépassé que cela.
Car c'est l'homme qui fait la machine, pas l'inverse. L'ordinateur est une chose spéciale qui devient peu à peu à l'image de l'utilisateur. Si l'on exploite réellement cette machine...
On regarde la cédéthèque d'une personne et on entrevoie les goûts voire sa personnalité. Il en va de même pour le contenu de votre disque dur : comment l'avez-vous organisé ? Quels sont les types de logiciels que vous utilisez ? Quelles sont la nature de vos données personnelles (images, sources, musiques, etc) ?
Comparez la richesse du contenu de votre Atari avec la pauvreté de
certains PC : ces derniers ne sont que sur Zin, avec des produits M$,
des jeux derniers cri mais vite jetables, et finalement assez peu de
données où la création personnelle prime : des
images pompées sur Internet, des mp3 illégaux...
Bref beaucoup d'utilisateurs inactifs.
Notre atout est la créativité, ne n'oublions pas. Elle devient
nécessaire vu l'absence d'une organisation nous chappottant :
on n'a pas M$, et c'est peut-être mieux ainsi.
GdM mettait en
valeur notre indépendance par rapport à des grosses firmes
à but purement capitalistique ; nous sommes donc ainsi tous mis
au même plan, c'est à dire libres et égaux devant notre
écran affichant le logo Fuji.
Si l'on veut que l'aventure
continue, il va faloir faire preuve de certaines valeurs universelles...
A égalité et liberté, on rajoute fraternité ?
(note de FanFan: j'espère que ton beauf lira tout
ça...)
Rajah Lone
écrit le 29 Novembre 98