ST Mag aussi...
A la différence de son confrère dédié aux AMIGA, feu Amiga News, la disparition de ST Mag est un événement catastrophique pour le -petit- monde ATARI. En effet, pour les AMIGAistes il reste tout de même Dream, qui, si il s'échappe vers Linux reste attaché à leurs machines. Rien de tel dans le monde ATARI. ST Mag était l'ultime publication ATARIste. Critiquer systématiquement ST Magazine a toujours été pour CERTAINS un moyen d'affirmer leur différence. CERTAINS même utilisant systématiquement la calomnie à l'égard du dernier magazine des ATARIstes. Malgré le fait que j'ai moi-même collaboré au magazine, je dois reconnaître que ST Mag avait de nombreux défauts, qui n'en a pas ? Mais CEUX qui tiraient à vue sur le magazine, peuvent aujourd'hui regarder le cadavre étendu par terre, et réfléchir à ce résultat. Désormais, les ATARIstes n'ont plus de moyen de communication démocratique. Car la communauté ATARI se caractérise par une grande hétérogénéité. D'une part les fondus de l'ATARI qui avec ou sans ST Mag pourront s'en sortir (internet, fanzines, ou même magazines étrangers). D'autre part les musiciens et les utilisateurs occasionnels de ST, acheteurs de la fin des années 80 qui continuent tranquillement avec un ordinateur vieillot mais très efficace. Ceux-là étaient les acheteurs occasionnels de ST Mag et représentent un pool assez important d'utilisateurs (il reste assez difficile à dénombrer cependant). Pour eux, ST Mag était la preuve que le monde ATARI continuait à exister et que le moment venu s'il le souhaitent ils pourront investir dans un nouveaux compatible ATARI. C'est bien sûr pour eux que la perte du magazine sera fatale. ST Mag était leur seul moyen de communiquer avec le reste du monde ATARI, sa disparition en signifie pour eux la fin... C'est dramatique pour tout le monde, y compris les fondus de l'ATARI qui se débrouilleraient sans ST Mag et même CEUX pour qui il était de bon ton de critiquer systématiquement le magazine. Car tous ces utilisateurs occasionnels et les musiciens représentaient une source de revenus substantiels pour les éditeurs du monde ATARI. La disparition de ST Mag, va entraîner la fin des achats de cette catégorie d'utilisateurs et la fin de nombreux éditeurs ! Ce qui signifie pour tout le monde une baisse considérable du nombre de produits (soft et hard) commerciaux, qui n'étaient pourtant déjà pas légion.
La fin de ST Mag a aussi un autre corollaire douloureux. La fin de La Terre
Du Milieu (La TDM), éditeur du magazine, mais aussi principal éditeur,
importateur et distributeur de produits ATARI en France ; principal et
même presque unique !. Là encore cette situation a fait l'objet
de nombreuses critiques, de CEUX qui conspuaient déjà ST
Mag... Il faut comprendre que ST Mag a été crée il
y longtemps de cela par Pressimage (sisi le grand groupe qui sort Génération
4 & Co). Pressimage a même été fondée pour
ce magazine. La société s'est très vite diversifiée
(bien lui en a pris) précédant le mouvement de recul des
ATARI ST (et des AMIGA) au profit des PC. Recul si important que fin 1994,
ST Mag est en difficulté, et après une tentative d'ouverture
du magazine aux Mac et aux PC ratée, Pressimage décide d'arrêter.
C'est là qu'arrive un certain Godefroy de Maupeou, déjà
rédacteur à ST Magazine depuis 3 ans, qui décide de
reprendre ST Mag. Pour cela il crée une société de
presse : « La Terre Du Milieu ». Le monde n'est pas rose et
Godefroy se rend assez vite compte qu'à l'instar de Pressimage,
il perd de l'argent avec ST Mag, c'est pourquoi la Terre Du Milieu commence par
se diversifier en distribuant des produits pour ATARI début 96,
pour devenir finalement éditeur, distributeur et importateur. Le
magasin a donc été créé pour éponger
les pertes constantes du magazine. CERTAINS se sont portant élevés
pour parler de pratiques anti-concurrentielles, et de transformation de
ST Mag en catalogue de La Terre Du Milieu, sans réfléchir
au fait que la TDM ne proposait que les produits que les autres ne voulaient
pas distribuer... Dirigée par un fan, un irréductible de
l'ATARI, la TDM prospère alors que la plupart des autres sociétés
d'édition et de distribution sur ATARI périclitent, ferment
ou passent au PC... Et finalement la TDM devient plaque tournante de l'ATARI.
La fin de la TDM signifie la fin des importations de masse sur ATARI. Il
ne reste qu'un seul importateur (qui traduit les documentations et distribue
les produits), et très peu de revendeurs (en fait deux ou trois)
de produits ATARI en France et aucun n'a le stock, les contacts et l'amplitude
de la TDM. Par ailleurs de nombreux éditeurs français se
trouvent dans une situation extrêmement critique, car leurs produits
ne sont plus distribués (ni même portés à la
connaissance des utilisateurs puisqu'il n'y a plus de magazine !).
En tout cas, j'entends déjà CEUX qui vont s'exclamer haut et
fort que c'est de la faute de Godefroy de Maupeou, créateur et gérant
de la TDM, qu'il n'aurai jamais dû abandonner. CEUX-là mêmes
qui n'avaient que des mots amers à son encontre. S'il y a bien quelqu'un dans notre petit monde ATARI qui a le droit de s'arrêter pour se reposer, c'est bien lui. Pour l'ATARI, Godefroy a perdu sa famille, son temps, son argent et ses illusions. Il est facile de frapper un homme à terre et CERTAINS s'en donneront à c£ur joie d'autant que Godefroy ne leur répondra sans doute pas (comme d'habitude). A CEUX-là, je voudrais dire que c'est leur jour. Maintenant, ILS doivent prendre leurs responsabilités. ILS ont été nombreux à prétendre que Godefroy s'engraissait sur le dos des ATARIstes, qu'il s'attribuait des salaires mirobolants. Qu'ILS se réjouissent, c'est leur tour ! Je suis bien persuadé que Godefroy se fera un plaisir de les aider à monter un magazine sur l'ATARI, voire à reprendre le titre ST Magazine comme il l'a fait lui-même voilà 4 ans. ILS vont enfin pouvoir s'en mettre plein les poches comme ILS pensent que Godefroy le faisait. Mais ILS feront bien mieux puisqu'ILS avaient la critique si facile... Mais ILS n'auront ni le courage, ni les compétences d'une oeuvre comme celle de Godefroy de Maupeou. Godefroy est le principal, pour ne pas dire le seul, artisan de la survie du monde ATARI durant ces 4 dernières années. Maintenant qu'il tire sa révérence, en partant hélas par la petite porte, QUI aura le courage de reprendre le flambeau, de risquer plusieurs années de sa vie à une passion comme la nôtre. Sans doute pas CEUX qui n'ont cessé de vomir sur lui qui au contraire avait besoin de tant de soutient. Une page se tourne dans le livre de l'ATARI, espérons que ce n'est pas celle qui porte le mot FIN. Et à Godefroy héros, Chevalier Blanc des derniers chapitres je voudrais dire Merci... Tout simplement...
Bertrand MARNE,
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