Harmoniques

Il me vient l’idée saugrenue de changer le point de vue. Si le monde est beau, pourquoi toujours l’admirer de la même manière ? Existence ou diamant, autant de facettes à explorer.

Loin de prendre du recul, je décide d’une plongée vertigineuse au coeur des choses. Je vois la matière se décomposer et les éléments apparaitrent. Je pénètre plus profondément, et m’aperçois que ces éléments perdent leur nature. Il y a quelque chose en dessous. Encore et encore, je descend. Encore et encore, quelque chose de nouveau sous l’apparence précédente : un jeu de poupée russes, imbriquées les unes dans les autres presque à l’infini.

J’arrive finalement dans un lieu étrange. La lumière n’est pas. Je ne vois rien. Mais j’entends.

Je baigne dans un mélange d’ondes, de fréquences, de distorsions, d’échos, de notes. Une musique étrange est à la base de cet univers. Elle est le tout. Je m’amuse à l’idée d’une personne orchestrant cela, mais ceci est complétement futile.

Ce qui importe, c’est la conviction d’être un morceau de cette symphonie. Cela rassure et réconforte. Je n’ai pas choisi d’être, mais on m’a donné une place, je la tiendrai comme il se doit, j’exécuterai ma partition.

Et si le libre-arbitre n’est pas une illusion, peut-être irai-je moi-même improviser quelques notes. Belles, si possible.